Recherche de solitude [pv Sca'lai]

K'nddras'an'tar erre depuis un certains temps déjà dans le désert à la recherche de la solitude et du calme. Elle a envie de penser, de réfléchir, à tout et rien. Elle vient souvent là quand elle veut vraiment être seule. A chaque fois elle ne vient pas seule, pas qu'elle ne soit pas capable d'y aller à pied, au contraire elle n'a qu'à se transformer et elle yserait en deux fois moins de temps. Mais c'est comme une sorte de rituel. Quand elle vient ici, elle amène son varan. Quand il marche en plein désert ça lui permet de relacher sa garde, son allure est reposante, le balancement de ses épaules avait quelque chose de réconfortant. Sentir cette énorme bête sous elle la rassure. Il était une de ses seuls posséssions avec la lance. Quelque chose de concret, n'ayant ni abris, ni famille parfois la solitude la pesait. Mais elle continue encore et toujours sa route. Elle a déjà vue les limites de la terre triple. Elle a déjà discutter avec des gens les ayants dépassés. Pourtant elle n'a jamais senti le besoin de les franchir elle même. Ce désert étant le seul lien qui la raproche encore de sa planète d'origine. Elle se surprend parfois à regarder dans le ciel en espérant la revoir. En locurance là son regard était fixé sur l'arbre. Le seul végétal ayant survécu à la chaleur. Ce coin reste son préféré pour ruminer ses pensées elle s'asseoit sur une des grosses branches, s'adossent au tronc et laisse son esprit partir au loin. Elle a l'impression de traverser les immensités pour revenir chez elle. Le comble restant que finalement elle se plait plus ici que chez elle.
En théorie toute soeur de lance lui aurait reproché se débordement de sentimentalisme et surtout de relacher sa garde. Mais elle sait qu'il veille sur elle.
Comme toujours il s'est couché au pied de l'arbre, la tête reposant sur ses pattes avant, légèrement incilée pour veiller à la fois sur sa maîtresse et sur les alentours.

C'est uniquement pour sa qu'elle se permet de baisser sa garde. Elle lui fait pleinement confiance. Qui mieux que lui sait veiller sur elle et sur son coin de bonheur. Sa lance reste malgré tout à portée de main, sait on jamais.

D'ailleurs, une fois installée et commençant à vider son esprit de ses problèmes, elle entend grogner. Elle sait immédiatement par ce lien empathique qu'il a détecté une menace. Se relevant sur sa branche elle ne peut que la voir, soulevant un léger nuage de poussière et se dirigeant vers elle.
La vitesse était assez grande, trop grande pour un animal. Donc un membre de sa race surement transformé. D'ici elle ne voyait pas qui celà pouvait être. Aussi elle saut de arbre pour se laisser tomber à côté de son animal fétiche. Sa lance était maintenant pointée vers la personne arrivant.
En position de garde elle attend fermement son opposant.

Il n'a pas cessé de faire bourdonner ses questions à ses oreilles. Enfin … des questions… Si ce n'avait été que cela. De simples questions. Non. M'yuan n'avait pas cessé de ressasser ces règles absurdes d'anarchie pour lui faire comprendre qu'elle n'avait plus rien à voir avec les vierges de la lance. Ça, elle en avait réellement pris conscience quand il lui avait confisqué ses lances. Ses lances ! Sa vie ! Son âme ! D'une humeur plus que maussade, Sca'lai avait quitté la Faille, sans autre but que celui de se dépenser. Gai'shaine de ce chef de pacotille. Elle avait du lui demander la permission – la permission ! – pour pouvoir aller courir dans le désert. Jamais elle n'avait eu à le faire avant. Obéir, servir… le tout pour récupérer un honneur qu'elle ne considérait même pas comme étant perdu. Ce qu'elle devait, c'était aux vierges qu'elle le devait. Pas à ce clan improvisé… et mal improvisé qui plus est.

Les choses qu'il avait dites l'avaient blessée profondément, même si elle avait essayé de ne pas trop le laisser paraître sur le coup, pas devant lui. Elle avait l'habitude de l'impressionner, de lui en imposer. Que le contraire se produise tout à coup lui semblait impossible, comme si cela ne s'était pas réellement passé. Portant toujours sa jolie tunique de peau très peu décente, elle glissa ses mains dans son dos. Non. Ses lances n'y étaient pas. Elle n'avait que ce petit poignard à sa ceinture, pour la chasse ou autre chose. Mais pas pour la bataille. Un Gai'shain n'a pas le droit de se battre.

Au fil de sa course dans le désert, un énorme chat-à-grandes-dents-et-rayures vint se joindre à elle. Elle ne se retourna pas pour le regarder, tout comme elle savait que lui ne lui portait pas vraiment d'attention, sinon de rester à sa hauteur. La présence de la bête, un mâle plutôt dominant qu'elle avait côtoyé à plusieurs reprises lors de ses sorties avec les chats, que les membres du Thac avaient baptisés tigres.

Elle accéléra le rythme de sa course, le chat en fit de même, comme en compétition farouche avec elle. Elle le savait, car elle s'était souvent battue contre lui, toutes griffes dehors. Il l'avait emporté sur elle autant de fois qu'elle l'avait emporté sur lui. Cette course n'était rien de plus qu'une revanche de la dernière fois. Souriant, le vent dans ses tresses, Sca'lai aperçut l'arbre de vie. Elle ne remarqua qu'il y avait quelqu'un là que lorsque le soleil fit miroiter une pointe de lance. Une lance ? Elle ralentit sur plusieurs dizaines de mètres, jusqu'à s'arrêter à environ cinq mètres de la dite pointe.

Le chat poursuivit sa route sur quelques mètres, puis se retourna et poussa un rugissement triomphant. La chasseresse l'ignora. Tout son attention était tournée vers le visage pas encore voilé de la femme qui tenait la lance.

Une Far Dareis Mai.

Un frisson la parcourut, mais elle donna à son visage l'expression d'un rocher. Elle connaissait cette vierge de la lance. Pas beaucoup, mais elle l'avait déjà vue, et elle savait que celle-ci la reconnaîtrait. Tout le monde devait savoir qui était Sca'lai, puisqu'elle devait être portée disparue du clan depuis des années maintenant.

La silhouette finit par s'arrêter. C'était bien ce que pensait k'ndderas'an'tar lorsque la silhouette s'arrêtât elle put voir une femme de sa race. Mais un détail la choqua tout de suite, cette femme n'avait aucune lance. Elle ne pouvait donc être Far Dareis Mai. Mais son visage lui rappelait quelque chose. Elle s'en souvenait maintenant elle faisait partie du même groupe qu'elle ayant traversé la porte pour arriver ici. Mais à l'époque elle avait ses lances. Mais un jour sans donner de nouvelle elle avait disparu. On jugea qu'elle était soit morte soit parti loin de ses soeurs pour fonder un nouveau clan. Dans un cas comme dans l'autre on le reverrait plus.
Maintenant elle se trouvait juste devant elle. Elle n'était donc pas morte, mais ses lances étant absente elle avait donc du fonder son propre clan comme tant d'autre et se marier. Son mari lui permettait donc de courir n'importe où dans le désert, à moins qu'elle ne soit en course.

Azekiel se releva mollement les yeux braqués sur la nouvelle arrivante bien décidé à voir de quoi il en retourne. Mais la main de la vierge se posa sur sa tête pour l'apaiser, il se recoucha donc
toujours en grognant contre la nouvelle arrivante.

Tu t'es donc mariée ? Tu as quittée comme tant d'autre le clan des soeurs pour...un mâle. Mais il n'est pas mal puisque tu as sa permission pour courir. Tu peut donc courir mais jamais ne plus toucher à une lance, tu peut aller partout mais toujours sans ton arme. Gâcher toute cette liberté pour un homme c'est ridicule.

Son ton était neutre comme son expression. Elle dit ses paroles sans une pointe de mépris ou de quelque rancoeur. Elle n'aimait pas l'idée de se marier mais respectait quand même celles qui en avaient fait le choix. Renoncer à sa lance pour un homme était quelque chose d'inconcevable pour elle alors s'imaginer le sacrifice que certaines devait accomplir lui semblait comme une preuve de grande force.

Mariée ! ? Mariée ? Elle ? Sca'lai ? Mais où est-ce que cette vierge allait chercher des idées pareilles ? Certes, elle n'avait pas sa lance sur le dos, cela ne signifiait pas qu'elle s'était mariée pour autant. Bien qu'elle se souvenait qu'à l'époque où elle était Far Dareis Mai, elle ne voyait pas d'autre raison pour inciter une femelle à renoncer au combat. Mais elle … Après toutes ces promesses faites à elle-même, jamais ! Elle releva fièrement le menton, jusqu'à ce qu'elle se souvienne que le Gai'shain doit le respect à tout être vivant. Inférieure. Inférieure à tous. Elle se sentait brimée dans ses droits. Elle se sentait brisée. Elle baissa la tête.

-Je suis gai'shaine, dit-elle d'un ton sans émotion.

Avec de la chance, K'ndderas'an'tar se souviendrait de ce que ça voulait dire. Sans doute les vierges avaient elles conservé cette coutume après leur départ. L'honneur à récupérer des gai'shain était une coutume vieille de plusieurs centaines d'années. C'était ce que sa mère lui avait dit. Il y avait de cela fort longtemps. Avec de la chance, la femelle qui se tenait devant elle croirait qu'elle avait été capturée pendant un combat et avait été faite gai'shaine à ce moment. Combien d'années qu'elle était absente ? Elle ne s'en souvenait plus. Elle n'avait pas suivi les révolutions du soleil. C'était difficile ici… Il n'y en avait qu'un seul. Elle n'avait pas envie de dire qu'elle avait brisé un serment. Certes, si elle demandait à savoir, elle ne mentirait pas. Le mensonge ne faisait pas partie des aptitudes de sa race. Disons plutôt qu'elle n'irait pas se vanter de son déshonneur sans qu'on lui en fasse la demande.

-Tu sais bien qu'aucun mâle ne pourrait se vanter d'être assez bien pour remplacer mes lances, dit-elle en agitant doucement ses doigts et ses mains, n'ayant pas envie de faire marcher sa langue.

Elle tâta la shoufa autour de son cou, seulement par réflexe, pour s'assurer qu'elle était toujours en place. Elle y était. Aucun scintillement de métal ne pouvait se voir sous le soleil.

Bien qu'aucun mâle n'ait été assez bien pour elle, elle devait avouer qu'elle s'était bien fait avoir par M'yuan. Elle commençait à le voir autrement. Maintenant qu'il avait réussi à faire preuve d'autorité sur elle, elle lui devait ce semblant de respect qu'elle ne lui avait jamais offert.

-Que fais-tu à si grande distance du Rn'rnanothul ? Je n'ai jamais vu de Far Dareis Mai depuis tout ce temps, et maintenant nos chemins se croisent.